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.art


Internet est un fantastique moyen pour diffuser des photos. C’est un régal de voir de belles images sur des écrans dont la qualité ne cesse de s’améliorer. L’avenir de la photo passe par cette ligne médiatique. Il y a de plus en plus de gens qui en sont convaincus.

Mais le bémol est à la mesure de la puissance symphonique d’internet. Comment rémunérer les photographes ? A l’évidence c’est impossible. Dès qu’une image est en ligne elle peut être copiée sans contrôle et, mieux même, imprimée si sa résolution n’est pas mauvaise.

Il est probable que, d’ici quelque temps, des sociétés – Google, par exemple – mettront à la disposition des photographes et des éditeurs un service de contrôle de la toile, à charge à d’autres sociétés – ce pourrait être le rôle des sociétés d’auteur – d’opérer le recouvrement.

L’enjeu économique de la photo est bien trop considérable, dans les domaines de la presse, de la publicité, de la communication, pour que perdure une situation de dévalorisation quasi totale vers laquelle internet l’entraîne si les choses restaient en l’état.

Mais force est de dire que tel est l’état actuel des choses, et que cela engendre des replis.

Des fleurs poussent pourtant. On parle beaucoup des POM’s « Petites œuvres multimédia » qui se marient à merveille avec le web. On voit naître des sites qui se veulent autre chose que de simples vecteurs de commerce ou d’information et qui se présentent comme des œuvres (ce qui ne préjuge ni de leur qualité ni de leur pertinence artistique).

A ces œuvres qui peuvent en un tournemain faire le tour du monde, il faut trouver des partenaires financiers. Il y a de nouvelles synergies audacieuses à inventer entre le monde de l’argent et le monde de la création. Le mécénat public ou privé est à réinventer. Alors qu’il ne touchait que des cercles restreints, il peut prétendre à une mondialisation de bon aloi.

L’ICAAN, organisme international qui veille sur internet et gère les extensions de nom de domaine, s’interroge sur l’opportunité de créer une extension .xxx pour les sites pornographiques.

Ne pourrait-il pas se trouver en France des voix pour demander la création d’une extension .art, ouverte aux organismes culturels nationaux et internationaux ? Un site .art bénéficierait de fait d’un label qui lui permettrait de mieux trouver écho chez les mécènes potentiels.

Octobre 2010