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Photographier à l'insu des gens

L'un des visiteurs de mon site m'a demandé si je photographiais à l'insu des gens. Voici ce que je lui ai répondu :

Dans la mesure du possible, je parle avec les gens que je photographie. Cette possibilité est souvent directement dépendante de la distance qui me sépare de la (les) personne(s) photographiées.

Cela étant j'assume le fait de photographier "à l'insu". En premier lieu je veille à ne pas faire d'image qui pourraient porter atteinte à la dignité des personnes. Par exemple : photographier quelqu'un pris de malaise qui se trouverait dans une posture ridicule. Par mes images, je cherche à témoigner de nos modes de vie à une époque donnée : la nôtre. Ce ne sont pas les caractères singuliers propres à chacun que je veux à traduire mais l'universalité humaine qui s'exprime dans le concret des situations, d'où la grande importance du "décor" dans mes images, décor qui symbolise l'homme social en face des hommes de chair.

Ensuite, il faut bien admettre que nous vivons dans une société d'image. Dans l'espace public, chacun est responsable de l'apparence qu'il donne de lui-même. Il ne peut revendiquer d'être totalement incognito, au contraire de chez lui ou dans les espaces privés qu'il se donne. Nul ne peut privatiser l'espace public pour se préserver ! Je prends souvent un exemple trivial : si je vous photographie chez vous en train de faire des galipettes avec votre partenaire, je suis coupable de violation de domicile, mais si vous faîtes la même chose dans la rue c'est vous qui êtes coupable et non moi qui vous photographie.


Juin 2011